"Lettre ouverte aux Jeunes de Bitam" Bertin Wilfried MEBA

26 août 20200
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Bertin Wilfried MEBA, Administrateur de santé diplômé de l’ENA(Major de la 31ème promotion). Certifié en Management et administration publique(MDIS/Singapour adresse une correspondance à la jeunesse de Bitam dont il est originaire. A travers cette lettre ouverte à la jeunesse, l’auteur met Dieu et l’école en avant pour garantir l’avenir des jeunes.

Libreville, le 25 août 2020.
Lettre ouverte aux Jeunes de Bitam
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Objet : Votre avenir.

Mes chers cadets,

Votre avenir, c’est Dieu(Nzame) et l’Ecole(Sikolo).
Oui, Dieu ne trahit pas et l’école, certes une voie semée d’embûches, est aujourd’hui un moyen sûr pour réussir sa vie et être un homme respecté et respectable.
L’immortel Pierre Claver Zeng, dans l’une de ses compositions vante les mérites de l’école en disant "Bote ba ke badzo na sikolo asse dzom, n’neme one ambwan"(les gens négligent l’école ; moi, je suis comblé). Au-delà de son parcours politique, c’est grâce à l’école qu’il a réussi sa vie.

De même, Justine Mintsa que vous avez certainement lue en écrivant "Histoire d’Awu" a créé un magnifique personnage appelé "Sikolo". Je ne crois donc pas que cette brillante intellectuelle ayant occupé de hautes fonctions administratives soit malheureuse.

Certes, bon nombre des nôtres pourtant bien ou mal diplômés sont toujours à la recherche d’un emploi du fait de la crise économique qui n’épargne pas notre pays ; mais je reste convaincu de ce qu’un diplômé finit toujours par trouver un emploi parce que Dieu ne trahit pas.
Si je me permets de vous écrire aujourd’hui, c’est à cause de ce que j’ai vu ou entendu ces derniers jours.

A travers les réseaux sociaux et autres médias, vous avez été alignés sous le soleil pour recevoir un minable billet de banque de la part de personnes avides de pouvoir et de leadership à Bitam.

En recevant ce minable billet de CFA, vous avez, pour certains, dit Akiba ou merci. C’est bien ! Soyez toujours reconnaissants à l’égard de vos bienfaiteurs. La reconnaissance : une denrée rare aujourd’hui à Bitam. Mais pour être clairs, ils vous ont chosifiés car vos propres parents sont en mesure de vous donner ce billet de banque.

D’ailleurs, ce sont ces valeureux parents qui vous ont façonnés, parfois dans des conditions difficiles. Soyez donc fiers de vos parents. Et cela doit se traduire par la réussite spécialement dans vos études. Vous devez tout faire pour faire honneur à vos parents. En étant dignes et fiers. Surtout comme le rappelle Saint Paul dans sa deuxième lettre aux Théssaloniciens, chapitre 2 : "Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière".

Mes chers cadets, je vous invite à éconduire, c’est-à-dire chasser poliment ceux qui vous tendent des billets de banque. En les chassant, interrogez-vous aussi sur l’origine de ces fonds... Vous n’avez pas besoin de cet argent. Non. On vous montre là un chemin facile mais mortel. On ne doit pas vous distribuer de petits poissons. On doit vous apprendre à pêcher de gros poissons. Vous avez besoin d’abord de conseils et de modèles de réussite.

Pour ma part, je vous en donnerez toujours...
Pour finir, je ne vous interdis pas de faire de la politique. Moi qui vous écris, je m’y suis engagé officiellement en 2005 à l’occasion de l’élection présidentielle ; et depuis lors, j’y suis...
C’est une obligation, à mon avis, de s’engager en politique afin d’éviter que certains décident pour vous. Le Pape émérite Benoît XVI, dans sa lettre apostolique "Africae Munus" revient longuement sur l’engagement du chrétien en politique...
Toutefois, je vous conseille de rester lucides en séparant le bon grain de l’ivraie.

Le bon grain étant ceux qui vous parlent de Dieu, de l’école et toute stratégie pouvant vous permettre de réussir proprement votre vie sans vous salir les mains. Par contre, l’ivraie, c’est ceux dont les parcours scolaire et peut-être universitaire sont flous ou minables comme ces billets qui vous ont été distribués. Ne les suivez sous aucun prétexte parce que "Nti Yesu ane volant ye Egning" ; il est capable de tout vous donner si vous le servez sincèrement.

Pour finir, je n’ai ni or ni billet de CFA à vous offrir.
Je vous offre mon modeste parcours. Je vous offre mes modestes conseils. Je vous offre ma modeste de vie.

Oui, je suis fier de l’homme façonné par mes parents dont mes vénérées mère et grand-mère. Si Dieu me donne la force et si vous le souhaitez bien, je vous dirai deux mots sur des jeunes de ma génération.

C’est avec le Cardinal Robert Sarah que je conclus ce propos par deux phrases majeures tirées de son chef d’oeuvre "La force du silence" : "Notre avenir est dans les mains de Dieu et non dans l’agitation bruyante des négociations humaines"(page 62) et "En un mot, Dieu ou rien. Parce que Dieu nous suffit"(page 374).

Nzame a tobe ya mina besse mbè bè !

Votre aîné, Bertin Wilfried MEBA. Administrateur de santé diplômé de l’ENA(Major de la 31ème promotion). Certifié en Management et administration publique(MDIS/Singapour).

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