WOLEU-NTEM : Mitzic, la ville des opportunités

7 avril 20170
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La commune de Mitzic ne présente aucun intérêt particulier d’un premier regard, mais il faut circuler à l’intérieur pour découvrir le potentiel économique, et se frotter aux habitants afin de s’apercevoir que la population est très hospitalière. Exploitation forestière et agricole sans omettre les idées de développement touristique pour retenir le visiteur. Notre reporter conduit le lecteur à travers les lignes qui suivent dans le chef-lieu de l’Okano (Gabonews) :

Il est 6h du matin. La ville de Mitzic est encore couverte d’un épais brouillard. Quelques personnes commencent à marcher sur la principale voie qui conduit vers Oyem. Les étales du marché sont encore vides. Les commerçants arrivent aux comptes gouttes. Mitzic est sur l’axe Libreville/Yaoundé, cela devrait être un avantage, mais les plus avertis disent ne rien voir de concret.

Les routiers attendent les passagers aux différents points de ramassage disséminés à travers la ville. Les chauffeurs de taxis font déjà le tour de ville. « Je vais à Oyem tous les matins, c’est grâce à ça que je m’occupe de ma famille depuis 3 ans », dit Eric. Cette petite commune est chargée d’anecdotes. Sa transformation débute vers les années 70. Les besoins des habitants ont un visage : l’électrification des 15 quartiers qui composent Mitzic. L’accès à l’eau potable est problématique. « L’eau est une denrée rare dans la ville » constate Fatou, agent de l’Etat à peine en poste. Il faut aller loin pour obtenir l’or bleu ou creuser un puits à côté de chez soi, renchérit Paule.

« Notre ville a beaucoup de difficultés à s’approvisionner en eau potable et en électricité » avoue le maire, André Jean BIYOGUE. La mutation de cette commune se trouve dans les projets de la municipalité, mais le budget de Mitzic est loin de répondre au développement souhaité. « Avec 200 millions de francs, nous ne pouvons rien » regrette le maire, André Jean BIYOGUE. Un plan de développement s’impose à présent. L’argent de projets n’arrive pas. Cette localité se situe au passage de Libreville/Yaoundé voir Malabo, un axe de forte circulation routière et, emprunté par de nombreux hommes d’affaires. L’entretien des routes secondaires, est un autre tournis pour l’hôtel de ville. Il y a un important trafic routier 24 heures sur 24. Les escales des passants sont une source de devises. 416 km de Libreville pour rallier Mitzic dans le département de l’Okano au Nord du Gabon. Au Sud d’Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, se trouve une petite ville d’un peu plus de 4000 habitants, qui vit exclusivement de la culture d’hévéa et de l’exploitation forestière, Mitzic. Elle se situe à environ 10 heures de route de Libreville, la capitale du Gabon. C’est une localité qui ne présente pas d’intérêt particulier, mais attire les visiteurs et probablement les éventuels investisseurs. Ses moyens pour un véritable développement sont à accroître. Au vue de son importance économique et en termes de dynamisme, elle est la 3ème ville de la province septentrionale. L’économie est autour de l’exploitation du bois et de la culture de l’hévéa.

L’activité forestière et agricole rythme l’économie locale. « Les femmes cultivent l’ananas et la banane aussi. Mais, la clientèle se fait rare » souligne Benoit NKOGHE, un ancien forestier. Les entreprises forestières en activité dans l’Okano participent à la vie de Mitzic du peu qu’elles peuvent à la demande de la mairie. « Je ne vois pas grand-chose du Conseil municipal » banalise, Franck, un jeune habitant du quartier Nko’Omelene. L’état du sol, après une pluie ne motive à s’habiller correctement, la boue accueille les baladeurs. Les activités commerciales marchent assez bien, le paiement des loyers (boxes) renfloue les caisses de la mairie. « Les opérateurs économiques font vivre la ville » indique un agent municipal. L’absence de sociétés pousse les chercheurs d’emplois de perdre l’espoir de la jeunesse de Mitzic, qui ne leur offre pas un avenir certain. Le chômage est une plaie comme dans toutes les autres localités de l’intérieur du pays. « On refuse les promesses des gens qui disent que le travail arrive » dénonce Médard, à la recherche d’un emploi, après une formation de restaurateur. Ce tableau sombre s’ouvre comme une porte vers l’exode. Les associations portées vers l’agriculture, peut-être, une alternative pour revoir les cartes du chômage ambiant.

« Les enfants ne veulent pas aller travailler la terre » estime Marie Aurèlie au quartier Bord au bord. « Mes parents m’ont envoyé à l’école avec le fruit de leurs champs » raconte Alain NGUEMA ONDO pendant une partie du songo au marché central. Les opportunités existent, mais elles sont peu exploitées. Peut-être que demain des potentiels investisseurs débarqueront à Mitzic. L’écotourisme, un secteur encore intact, certains commencent à multiplier les structures d’hébergement et, les restaurants se modernisent avec les efforts des particuliers. En attendant de mettre d’autres projets, j’ai lorgné dans l’hôtellerie » laisse entendre René MBOUNGANA, le patron des hôtels (Le Mitz). D’autres cadres originaires de cette ville ou du département de l’Okano s’activent à proposer des services liés au tourisme, l’aménagement d’espaces pour les randonneurs ; la valorisation de la culture locale, les mets du terroir etc. La mairie et le Conseil départemental de l’Okano mettent leurs idées ensemble sur des projets pour valoriser le fleuve Okano en construisant des maisons pour touristes et créer plusieurs activités génératrices de revenus.

Danny KOUELE TOLE

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