JOURNÉE NATIONALE CONTRE LES ERREURS MÉDICALES/ « Le médecin n’est pas un dieu, il peut se tromper… » Dixit Aminata Ondo

5 mai 20160
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L’erreur est humaine, mais il faut la reconnaître, c’est le message essentiel qu’ont fait passer les membres de l’Association Contre le Risque Médical (ASCORIM), lors d’un point de presse tenu à Libreville, à l’occasion du 5 Mai, la journée nationale de la lutte contre ce fléau.

Au Gabon ce problème ne fait pas beaucoup de bruit ; pourtant, l’ASCORIM affirme que les cas sont nombreux. Le traitement des patients dans les structures sanitaires du pays est souvent pernicieux. Plusieurs erreurs surviennent durant les interventions chirurgicales ou dans les simples prescriptions médicales. Pour Aminata Ondo, la présidente de cette ONG, le mal est à la fois physique et psychologique car la plupart des médecins concernés refusent de reconnaître leur faute : « Le Médecin n’est pas un dieu, il peut arriver qu’il se trompe, ce qui est important c’est de reconnaître son erreur et de sauver rapidement la vie du patient ».

Malgré le silence dans lequel se terrent les victimes, certaines adhèrent à cette organisation légalement reconnue depuis 2012 ; c’est le cas de Livia Darelle Ndoumba, mère de Noah Michée Nguema, un garçonnet de quatre ans. Il a été victime d’une erreur chirurgicale au centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) en 2013 alors qu’il n’avait que vingt mois. Dans une opération prévue pour lui retirer uniquement l’uretère, le chirurgien lui ôta aussi un rein. C’est une infirmière qui remit à la jeune mère un bocal contenant l’organe enlevé. N’ayant reçu aucune explication claire, la maman décida de porter plainte. La décision du tribunal condamna l’hôpital à prendre le petit garçon en charge. Ce dernier fut évacué en France mais les frais ne furent pas totalement payés...

ASCORIM a aussi appelé le ministère de la santé au respect de ses engagements et des décisions prises en conseils des ministres telles que le port du badge en milieu hospitalier, l’audit en cas de décès de la mère et de l’enfant pendant l’accouchement, la communication du dossier médical au patient ou à sa famille, la mise en place des observateurs de santé. Les membres de cette ONG veulent susciter une prise de conscience des personnels de santé et une forte mobilisation des victimes pour que des actions soient menées afin de réduire à un niveau considérable les erreurs médicales.

Georges-Maixent Ntoutoume

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