Paris a vite réagit face à la tournure qu’ont pris les multiples décryptages du message du Président Français Emmanuel Macron. L’Elysée estime qu’il s’agit d’un « courrier traditionnel » que leur Chef d’Etat adresse à un autre, en cas de festivité nationale. Un usage diplomatique que Paris banalise. La lettre avait été transmise au palais présidentiel de Libreville via l’Ambassade de France au Gabon. Le camp Bongo avait brandit la lettre comme un cadeau de la France.

Que cache la réaction de l’Elysée ?
Puisque ce courrier qui fait tant de bruit est une lettre traditionnelle, un fait normal qu’un président de la République écrive à un autre président, la dernière réaction de la France suscite le doute sur son estime face au président Ali Bongo Ondimba. Pourquoi s’expliquer sur un acte régulier ? Les pro-Bongo ont traduit la lettre comme une reconnaissance. Emmanuel Macron aurait pu s’en tenir à cette interprétation. Venir justifier la raison de cette lettre laisse croire qu’il se reproche d’un fait ou qu’il ne se reconnaît pas dans un fait.

Emmanuel Macron ne compte-t-il pas accueillir un jour l’actuel Chef d’Etat gabonais dans son palais ou lui rendre visite à Libreville ? Dans le camp de Jean Ping, l’opposant qui compte toujours prendre le pouvoir au Gabon, la justification de l’Elysée risque fort d’être interprétée comme un désaveu français contre Ali Bongo. Un an après le vote du 27 août 2016, plusieurs gabonais espèrent toujours que leur leader récupèrera la victoire qu’il ne cesse de revendiquer.

GMN