Dans l’affaire de diffamation par voie de presse qui a opposé Yolande Nyonda au journal « Faits Divers » et à l’auteur des articles incriminés, Jonas Moulenda, le verdict est tombé ce mercredi 13 juillet 2016.Un verdict assez lourd pour les confrères spécialisés dans l’information insolite : 6 mois d’emprisonnement avec sursis, et surtout, 25 millions de FCFA, à titre des dommage-intérêts. Une décision de justice qui pourrait bouleverser cette jeune rédaction. Un coup dur pour « Faits Divers » qui devra payer –sauf si son conseil fait appel pour revoir cette note énorme.

Au soir du 17 juin 2016, après deux heures de plaidoirie des deux parties, le ministère public avait requis 6 mois d’emprisonnement et une amende de 500 000 FCFA. Tandis que la défense de Yolande Nyonda exigeait, pour laver son honneur souillé, 50 millions de FCFA. Le tribunal a donc décidé de la peine requise par le ministère public (seulement les 6 mois d’emprisonnement avec sursis) et coupé la poire en deux de la demande de la défense de Yolande Nyonda.

La décision de justice qui frappe cet hebdomadaire paraissant le vendredi, est le résultat d’un article du célèbre journaliste gabonais Jonas Moulenda, intitulé : « Yolande Nyonda citée comme commanditaire d’un crime rituel à Fougamou », publié dans son édition du 22 avril 2016. Un article automatiquement jugé diffamatoire par la concernée, mieux, par sa famille, qui n’a pas compris qu’ « on s’en prenne à Yolande Nyonda ». Aussitôt, deux citations directes contre l’auteur de l’article et le journal sont tombées ; l’une au tribunal de première instance à Libreville et l’autre dans une juridiction parisienne, où réside le confrère en exil. Pour la famille Nyonda qui n’a pas digéré ce déshonneur, il fallait laver cet affront devant les instances judiciaires. Histoire de nettoyer la dignité de leur fille et de la famille bafouée depuis la parution de cet article.

Le 17 juin dernier, l’affaire avait été enrôlée. Pour sa défense, 4 avocats locaux (Me Emmery Bongho Mavoungou, Me Ndimine et Me Akoumbou M’Olouna) et un avocat du barreau parisien, venu expressément des bords de la Seine : Me François Pudowski. Du côté de « Faits Divers », c’est Mbourou-Y-Djako qui défendait ses intérêts. A la suite de la plaidoirie de la défense de Yolande Nyonda, elle a démontré à l’audience, ce qu’elle a considéré comme une volonté de nuire de notre confrère, et que la diffamation par voie de presse était carrément établie. D’où, ils avaient demandé 50 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts.

Pour sa part, le procureur avait requis 6 mois d’emprisonnement avec sursis et 500 000 FCFA comme amende. Malgré la volonté de l’avocat de « Faits Divers », Mbourou-Y-Djako de vouloir minimiser les faits, le tribunal n’est pas allé de main morte pour condamner le confrère. On ignore comment nos confrères ont pris cette condamnation. Surtout que du côté de Paris, où la même affaire est attendue, après le renvoi de l’audience prévue le 24 juin dernier, le 9 septembre prochain, ça sent le roussi. Car, à la veille de ladite audience, les avocats de Jonas Moulenda se seraient désistés.

Justin Biteghe