L’écrivain français flirterait avec l’opposition radicale du Gabon, estime Delphine Meillet, l’avocate d’Ali Bongo. Pour elle, la sortie de cet ouvrage avait un objectif précis, celui d’affaiblir le système au pouvoir à la veille d’une élection présidentielle. « Pierre Péan a écrit ce livre car c’est une commande de l’opposant Jean Ping en 2014, pour commencer à déstabiliser le président Bongo, estime-t-elle. Pierre Péan parle d’assassinats, de tentatives d’assassinats. Il ne le prouve pas de manière factuelle. Aujourd’hui, toute l’audience a consisté à prouver que toutes ces imputations étaient diffamatoires » a déclaré l’avocate sur les antennes de RFI.

La décision du juge est prévue pour début octobre. Le plaignant réclame la somme d’un euro pour retrouver sa dignité. Florence Bourg , l’avocate du journaliste, ne réfute pas clairement la thèse des ragots sur lesquelles son client aurait basé son œuvre : « … face à une dictature, les opposants politiques n’ont pas le droit ni de sortir du pays, ni d’être à la télévision. Donc effectivement, une façon masquée de dire les choses, c’est aussi de colporter des informations, même si elles sont réelles et souvent elles le sont. Omar Bongo disait que la rumeur, c’était bien souvent la vérité au Gabon ».

Publié deux années avant la présidentielle de 2016 au Gabon, le livre de Pierre Péan avait amplifié les débats sur la vie et l’arrivée au pouvoir de l’actuel Chef d’Etat gabonais. Se sentant offensé, ce dernier réclama justice dans un premier procès que le journaliste français remporta.

GMN