Lutte Anti-Braconnage : vers la validation d’une feuille de route dissuasive pour l’atténuation du trafic

13 avril 20170
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Après deux jours de travaux autour de l’approche ‘’braconnage zéro’’, à la faveur de l’atelier d’« Echanges et de Réflexion en vue de l’harmonisation et de la coordination des initiatives nationales de gestion durable de la faune », les défenseurs de l’environnement se disent optimistes pour l’avenir. Dans quelques jours, un mini atelier de validation devrait se tenir pour entériner les recommandations de la feuille de route prévue s’étendre sur trois (3) ans.

Cet atelier organisé par WWF-Gabon, en collaboration avec le gouvernement Gabonais et tous les partenaires à la lutte contre le trafic illégal de la faune qui s’est tenu du 11 au 12 avril dernier à Libreville avait pour objectif de définir les efforts, les stratégies et les plans d’action à entreprendre, actualiser le plan d’action national de lutte contre le braconnage, y compris les financements adéquats et un mécanisme de suivi-évaluation des progrès de sa mise en œuvre, mais surtout de mettre sur pied un cadre de suivi-évaluation efficace.

A l’issue de ces travaux Marthe MAPANGOU, directrice nationale du WWF-Gabon a indiqué que « la question de la criminalité faunique est une question que WWF partage avec le Gabon depuis plusieurs années. Elle a réaffirmé l’engagement de son organisation pour accompagner le travail dans le domaine qui se fait sur le plan national et international. Le trafic d’espèces sauvages et le braconnage de nombreuses espèces, représentent un commerce mondial dont la valeur annuelle est comprise entre 25 et 30 milliards d’euros, soit la quatrième activité illégale la plus importante après le trafic de stupéfiants, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains.

Face à cette situation peu reluisante, les participants aux travaux ont introduit plusieurs recommandations, parmi elles, « la révision des stratégies et l’élaboration d’un plan d’action réaliste et dynamique ; la réalisation d’une feuille de route nationale pour la lutte contre le braconnage et le commerce illicite de la faune ; l’identification d’un mécanisme de financement adéquat ; la définition des modalités de renforcement des capacités des acteurs de la lutte contre le braconnage et la criminalité, ainsi que le commerce illicite de la faune sauvage et enfin la création d’une plateforme de concertation et de suivi coordonner par le Ministère en charge de la protection de l’Environnement à travers la Direction générale de la faune et des aires protégées.

Par ailleurs, Athanase Nthanga Oyougou, Secrétaire Général du Ministère de l’Economie forestière, de la pêche et de l’environnement, chargé de la protection et de la gestion des écosystèmes présidant les travaux en lieu et place du ministre de tutelle Estelle Ondo empêché, a exhorté les participants à poursuivre les échanges au-delà des travaux de groupe. Car avait-il rappelé en ouverture des travaux : « Le Gabon reste une des dernières réserves d’éléphants des forêts, où l’espèce est repartie sur toute l’étendue du territoire. Si nous ne réussissons pas à inverser la tendance actuelle de la courbe en baisse, nous risquons certainement de voir disparaitre définitivement cette espèce emblématique de notre forêt ».

Il importe aujourd’hui de définir des stratégies globales pour faire face à l’ampleur du trafic de la faune sauvage, notamment avec la récente étude sur le parc national de Minkébé qui a révélé une perde de 80% de sa population d’éléphants entre 2002 et 2014, soit environ 25.000 têtes. La demande de l’ivoire sur la scène internationale est devenu tellement forte que son kilogramme est estimé à 2.000 dollars. Seule la consolidation d’un partenariat multidimensionnel pourrait efficacement atténuer ce trafic qui s’inscrit en faux avec la vision des objectifs du développement durable.

Dorian ONDO

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