BRACONNAGE/ Trois personnes arrêtées avec deux peaux de panthère et une queue d’éléphant à Mouila

17 octobre 20170
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Le lundi 16 octobre 2017, trois individus de nationalité gabonaise ont été interpellés à Mouila en flagrant délit de détention, transport et commercialisation de pièces issues d’espèces intégralement protégées (2 peaux de panthères et une queue d’éléphant). Cette arrestation a été réalisée par la Police Judiciaire et les Eaux et Forêts de Mouila avec l’appui de Conservation Justice.

Au terme de l’audition préliminaire, il ressort que les mis en cause sont : NDEMBI MAMFOUMBI, MAGANGA KOUMBA Corsiny NZIENGUI Gael Ulrich, tous gabonais résidents à Ndendé. Les deux premiers reconnaissent avoir obtenu ces produits, les avoir transportés de Ndendé jusqu’à Mouila dans le but de les vendre. Cependant, ils restent vagues sur la manière dont ils les ont obtenus. Chacun d’eux aurait eu une peau de panthère auprès de deux personnes différentes résidentes à Ndendé afin de les revendre au plus offrant. Ils reconnaissent par ailleurs avoir connaissance de l’interdiction faite par la loi d’un tel trafic. Le dernier quant à lui prétend n’être qu’un chauffeur qui ne savait pas qu’un tel trafic allait se faire avec son véhicule.

Le braconnage pour les peaux de panthère et les ivoires et queues d’éléphant se poursuit, malgré les multiples arrestations des trafiquants en flagrance ces derniers mois. Les braconniers continuent d’exécuter ces deux espèces animales intégralement protégées pour le trafic de leurs trophées, défiant par ce fait la loi qui protège ces espèces emblématiques du Gabon. Or, leur importance pour la régénération et l’équilibre de la forêt est bien réelle.

Les éléphants sont massacrés principalement pour leur ivoire, qui est exporté vers l’Asie. La panthère est également menacée malgré qu’elle est sacrée pour de nombreux groupes ethniques gabonais. C’est notamment le cas dans les cultures Mitsogo et Pouvi, avec la société secrète Nzergho (du léopard). Mais toutes les ethnies du Gabon accordent globalement un grand respect traditionnel à la panthère. Bien que sa peau et ses dents sont utilisées traditionnellement, on dit souvent que tuer un léopard attire les mauvais esprits. C’est en tout cas ce qu’explique l’ethnographe et auteur gabonais André Raponda-Walker. C’est peut-être aussi par le respect que cette espèce impose qu’elle a été choisie comme symbole de l’équipe nationale de football du Gabon. Malheureusement, au même titre que l’éléphant, la panthère est aujourd’hui braconnée par attrait du gain facile, ces peaux étant revendues aux plus offrants et parfois exportées.

En tout cas, cela n’a en effet pas porté chance aux trafiquants qui ont été arrêtés à Mouila. Ils seront amenés devant le Procureur et le Tribunal et risquent ainsi jusqu’à six mois de prison ferme et 10 000 000 Fcfa d’amendes.

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