Perturbations sur le réseau internet : la grève du SYNATEL serait-elle coupable?

31 March 20150
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La grève du Syndicat National des Télécommunications (SYNATEL) enclenchée depuis plus de cinq semaines ne se fait pas sans conséquence. Même si les signaux téléphoniques et internet sont actifs, le problème persiste sur la qualité des services. Et l’absence des techniciens grévistes à leur poste y serait pour beaucoup dans cette situation.

Les agents de Gabon télécom réunis au sein du SYNATEL ne sont pas prêts de lâcher prise face au bras de fer qui les oppose désormais à la direction générale de l’entreprise. En effet, les agents dénoncent le silence des deux parties impliquées dans les différentes revendications posées sur la table des négociations. Ni le Gouvernement, ni la direction générale ne réagit. Et pour Éric Lewagna Moupinda, délégué à la Revendication, c’est la déception qui anime le camp des grévistes: « les négociations avaient bien commencé. L’Etat s’était impliqué. Mais malheureusement un mois après, l’Etat s’est rétracté, parce qu’apparemment on met en évidence les relations inter personnelles entre le Chef de l’Etat et le Roi du Maroc. On se rend compte que l’Etat préfère sauvegarder les intérêts du Maroc au lieu de résoudre le problème". Le SYNATEL dénonce aussi les affectations à "caractère de règlement de compte" orchestrées par la Direction général qui profite du service minimum actuel.

La situation n’a donc pas évolué dans cette crise, et cela est loin d’être le cas. Vu que la partie marocaine ferait dans le zèle. En effet, Joseph Louba, délégué à la Formation et au Recrutement a déclaré que " c’est regrettable de voir qu’un Directeur général peut se mettre au-dessus des lois gabonaises. Parce que, lorsqu’un Directeur général manque de respect aux membres du Gouvernement au cours d’une réunion, je dis que c’est inadmissible. La moindre des choses quand des investisseurs arrivent au Gabon, c’est de respecter les lois et les autorités Gabonaises. Car, sincèrement, personne ne peut aller le faire au Maroc."

Sur les questions liées à la qualité des services de Gabon Télécom, Joseph Louba a rappelé que "les travailleurs étaient en service minimum, et par conséquent il y a des ratés." Et pour Éric Lewagna, la qualité du service actuel serait tout simplement due au fait que "La Direction générale ait pris des prestataires qui ne connaissent pas notre métier. Et du coup, on est là, rien n’a évolué." Les gérants des cybers café se plaignent des factures qu’il faut payer chaque fin du mois sans véritablement bénéficier de la connexion internet.

Les agents grévistes qui disent poser des problèmes de droit, réclament entre autres, la mise en place d’une seule grille salariale, les 5 pour cent qu’on doit rétrocéder aux employés par rapport au pacte d’actionnaires, le paiement de la mutualisation des entreprises Libertis et Gabon Télécom. Ils ont promis aller jusqu’à satisfaction de leurs réclamations. Une situation à long terme qui pourrait lourdement affecter l’économie nationale.

Dorian Ondo

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