Dialogue National : Les Enjeux de la Gouvernance au Gabon et la nécessité de son renforcement

6 mai 20240
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L’avènement de la démocratie et de la gouvernance comme modes de gestion de l’action publique dans les années 1990 a constitué pour les États africains, un changement de paradigme important. Au fil des années, cette évolution dans la gestion de l’action publique a connu différentes transformations, dans le sens où les États ont essayé de mettre en œuvre, des actions qui leur permettaient d’atteindre un niveau dit de gouvernance démocratique. Toutefois, ces évolutions n’ont pas été sans difficulté et ont montré leurs limites dans certains États.

Une trentaine d’années après ces changements de paradigme, une vision plus holistique de la gestion de l’État, soucieux des besoins des populations, de transparence, de rompre avec les pratiques abusives aux droits humains, la corruption, et la mauvaise gouvernance est nécessaire.

La gestion de l’action publique au Gabon constitue un défi majeur à relever pour parvenir au développement du pays. Dans l’optique d’une amélioration, la gouvernance participative et la redistribution équitable des ressources s’avèrent être des pistes de solutions pour pallier ces insuffisances.

Comment selon vous pouvons-nous renforcer la Gouvernance du Gabon ?

Renforcer la Gouvernance au Gabon implique une profonde redéfinition du rôle de l’État dans la vie sociale. Il se traduit par la nécessité de placer le citoyen au cœur de l’action publique et de redéfinir les rôles : l’État sera tenu de ne pas naviguer seul, de ne pas se comporter en acteur unique du jeu social ; La bonne gouvernance appelle la participation de tous, c’est-à-dire de toutes les composantes de la société indispensables au maintien de la cohésion sociale.

En dehors de ces attributions essentielles, l’État doit éviter de se substituer aux acteurs sociaux. La bonne gouvernance implique dès lors que l’État accepte l’intégration du citoyen dans la gestion des affaires publiques : c’est le contrôle citoyen. Cette inclusion du citoyen est nécessaire pour rendre effective une gouvernance participative.

Il est important de rappeler que la « Gouvernance  » : est à distinguer de la « Gestion » ou du « management » termes trop limités aux principes qui doivent guider des gestionnaires. Dans une approche beaucoup plus macroéconomique, la « Gouvernance » s’intéresse aux structures de Gouvernance, à la fois les institutions et mécanismes plus impersonnel qui les encadrent.

Dans cette perspective, la « bonne Gouvernance » exprime de ce fait, autant l’exigence d’une réflexion sur les rapports d’autorités et de pouvoir qu’un besoin de mettre à jour, le rôle des acteurs non étatiques (les organisations de la Société Civile) dans les mécanismes de régulation de la société.

Ainsi, le défis auquel nous serons confrontés est celui de la mise en place d’une véritable société inclusive, prônant des valeurs de partage et d’équité, un État restauré et une dignité retrouvée pour tous nos concitoyens, capable de réguler la vie économique et sociale ;d’assurer la sécurité des citoyens, garantir et veiller au respect de la loi, notamment par l’indépendance des magistrats (État de droit)et des organismes publics qui gèrent de façon correcte et équitable, les dépenses (bonne administration) ; les dirigeants politiques qui rendent compte de leurs actions (responsabilité et imputabilité) ; et une information disponible et accessible à tous (transparence).

Cette nouvelle vision de la gouvernance dite participative implique donc bien, la redéfinition des fonctions étatiques et citoyennes ; mais celles-ci ne peuvent être correctement assumées qu’au prix d’un certain nombre d’exigences structurelles.

La mise en œuvre du Principe de « Bonne Gouvernance : l’Etat est tenu de rendre compte. »

La Restauration des institutions c’est aussi le renforcement de l’éthique administrative, plus encore, l’idée que l’État doit être responsable il est donc tenu de « rendre des comptes » et qu’il convient en conséquence de promouvoir des dispositifs d’évaluation, destinés à mesurer l’efficacité et l’efficience de l’action publique. Cette évaluation est un baromètre qui renseigne sur le respect des engagements nationaux voire internationaux. La gouvernance témoigne donc bien d’une véritable refondation d’un État dont les fonctions et les valeurs se trouvent profondément modifiées.

Elle a aussi une portée plus pragmatique, illustrée par l’inflexion des principes d’organisation et d’action de l’État. Il y a quelques jours, le rapport final du Dialogue National Inclusif a été remis aux plus hautes autorités en tête desquelles, le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, une commission de suivi-évaluation sera commise pour rendre effective les recommandations issues du Dialogue National Inclusif. Nous allons donc bien vers un Gabon restauré et restructuré.

Pr. Monique KOUMBA MANFOUMBI Epouse MAVOUGOU-BOUYOU
Présidente du Conseil National de Gouvernance du MAEP-Gabon.

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