"La journée internationale de la paix permet de sensibiliser les différents acteurs sur la nécessité de préserver la paix"

21 septembre 20220
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La journée internationale de la paix, célébrée le 15 septembre de chaque année, a été instituée par l’Assemblée générale des Nations unies pour renforcer les idéaux de paix dans le monde. Cette journée permet également de sensibiliser les différents acteurs sur la nécessité de préserver la paix. C’est aussi l’occasion pour nous d’encourager ceux et celles qui s’investissent au quotidien pour cette idéal commun. C’est dans cette optique que nous avons rencontré un acteur de la société civile, M. Jerry Bibang, jeune ambassadeur de la paix, par ailleurs Secrétaire permanent du réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (PAYNCOP).

Qu’est-ce que le PAYNCOP  ?

Le réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (PAYNCOP) dont l’abréviation est tirée du nom en anglais (Panafrican Youth Network for Culture of Peace) est une plateforme associative qui regroupe des organisations de jeunesse dans une trentaine de pays en Afrique. Au niveau de la sous-région, le réseau est représenté dans 10 pays de la CEEAC. C’est ainsi que nous avons un PAYNCOP Gabon, PAYNCOP Cameroun, PAYNCOP CONGO…Au niveau nationale, le réseau regroupe une vingtaine d’associations et organisation de jeunesse, avec un dénominateur commun : la promotion de la culture de la paix.

Quel est votre domaine d’action ?

Le réseau mène plusieurs types d’activités en lien avec notre champ de compétence qui s’articule sur 8 points que nous appelons les 8 piliers de la culture de la paix.

1. L’éducation  : d’après l’UNESCO, « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix  » notamment à travers l’éducation formelle ou informelle ;
2. Soutenir le développement économique et social ainsi qu’une attention particulière sur la préservation de l’environnement ;
3. Promouvoir et respecter les Droits de l’homme ;
4. Promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes en éliminant toutes formes de discrimination ;
5. Soutenir la participation démocratique en éduquant les citoyens à des pratiques responsables ;
6. Faire avancer les notions de tolérance, de compréhension et de solidarité en promouvant le dialogue ;
7. Soutenir la libre circulation des savoirs et de l’information par l’indépendance des médias ;
8. Promouvoir la paix internationale et la sécurité par des actions telles que le désarmement, la résolution pacifique des conflits.

Quelles sont vos actions pour promouvoir la paix ?

Nos actions sont multiples et variées. Nous mettons actuellement en œuvre le projet « Les jeunes, tisserands de la paix dans les régions transfrontalières du Cameroun, Gabon et Tchad » Cette initiative permettra de mobiliser 1800 jeunes dans les trois pays concernés, au service de la culture de la paix, à travers des campagnes de sensibilisation, de causeries éducatives et bien d’autres activités. Le projet permettra également d’appuyer des projets communautaires, portés par les jeunes, en lien avec les activités génératrices de revenus afin de contribuer à l’autonomisation économique de ces jeunes. Environ 160 jeunes sortiront du chômage grâce à ce projet soutenu par les Nations unies.

Au niveau du Gabon, nous avons actuellement deux initiatives, le projet « Appui à la participation citoyenne et politique des jeunes » et le projet « Engagement des femmes pour la santé et la salubrité dans la province du Woleu-Ntem ». Le premier a pour objectif de placer le jeune comme ACTEUR et non SPECTATEUR dans la vie de son pays. Il permettra de former les jeunes, d’une part, dans le domaine politique afin de mieux les préparer aux prochaines échéances électorales, et d’autre part, dans les organisations associatives afin d’améliorer leurs actions, pour un impact plus important.

Le deuxième permet d’engager les femmes dans la pratique du sport et la protection de l’environnement et concourt au vivre-ensemble. Ce projet est soutenu par la Conférence des Ministres des Sports de la Francophonie (CONFEJES).

L’année dernière, grâce à un financement de l’Agence Française de Développement (AFD), nous avons également mis en œuvre au Gabon « Le projet de promotion de la culture de la paix et de lutte contre les violences en milieu scolaire » au Lycée Jean Hilaire Aubame Eyeghe. Nous espérons poursuivre cette initiative dans d’autres établissements, notamment à l’intérieur du pays.

En marge de ces projets, nous menons des campagnes de sensibilisation, de plaidoyer et de formation au Cameroun, Congo, au Tchad, en RCA…

Que pensez-vous de la paix au niveau national ?

Si on peut se féliciter du fait que notre pays n’ait jamais connu de conflit armé sur son territoire, il n’en demeure pas moins que les menaces existent. C’est l’occasion, d’une part, de saluer le leadership de nos autorités qui ont su préserver notre pays de conflit armé jusqu’à ce jour, et d’autre part, de féliciter les compatriotes qui sont attachés aux valeurs de paix, car, si le pays n’a jamais sombré, c’est aussi grâce à ces compatriotes.

C’est aussi l’occasion pour nous d’interpeller les plus hautes autorités sur les maux qui menacent la paix aujourd’hui. Ces maux ont pour nom le chômage, la vie chère, la précarité, les injustices sociales, les discours de haine et bien d’autres. Ces maux constituent des bombes à retardement qui peuvent exploser à tout moment. C’est pourquoi nous encourageons le gouvernement à s’attaquer à ces fléaux qui menacent la paix aujourd’hui.

Propos recueillis par MTM

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