"... j’ai donc décidé de lancer une collecte de fonds pour apporter du baume aux patients du service psychiatrique de Melen" dixit Magali Wora

6 août 20210
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Des personnes atteintes de troubles mentaux sont le plus souvent rejetées de la société. Au Gabon, comme dans certains pays, existent des centres psychiatriques qui s’occupent des cas de personnes ayant des dysfonctionnements mentaux. Ces centres peinent parfois à trouver des moyens pour subvenir aux besoins de ces hommes et femmes souffrant de dépression, schizophrénie, burn-out, troubles bi-polaires et bien d’autres. Magali Wora a initié une collecte des fonds pour venir en aide à cette catégorie de personnes des services psychiatrique de Melen (Libreville-Gabon). Elle a accepté de répondre aux questions de Gabonews.

Bonjour Magali Wora, merci de nous recevoir et surtout d’avoir accepté de vous prêter à nos questions. Vous avez initié, sinon lancé la collecte des fonds en soutien au service psychiatrique de Melen. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, qui est Magali Wora ?

Je suis une Manager culturel gabonaise, qui a mis sur le marché un Guide d’Initiation au Management Artistique, et co-fondé, HEMA Online Music Academy, une école en ligne de formation courte sur les métiers de l’industrie musicale

En quoi consiste cette collecte de fonds en soutien aux personnes atteintes de troubles mentaux ?

A l’occasion de la célébration de mes 40ans, j’ai voulu faire quelque chose de spécial, et j’ai donc décidé de lancer une collecte de fonds pour apporter un baume aux patients du service psychiatrique de Melen. Les fonds collectés nous serviront à acheter les dons utiles pour cette catégorie de patients. Comment participer à cet élan solidaire ? C’est simple. Il suffit de faire un Airtel Money du montant de votre choix au 077789400. Si vous êtes un Gabonais de la diaspora qui veut participer, il est possible de faire un Western Union à ce même portefeuille mobile. Je communique régulièrement sur ma page sur le montant récolté et les personnalités qui encouragent ce mouvement caritatif.

Quel est l’intérêt pour vous, de vous intéresser à ces êtres humains qui souvent, sont exclus de la société ?

Il faut savoir que les artistes sont une frange de la population touchée de plein fouet par différentes sortes de maladies mentales. Les exemples sont légions : Nina Simone, Amy Winehouse, Eminem, Diam’s... Au Gabon, on avait le rappeur de Raaboon par exemple. Michael Jackson souffrait d’insomnie d’origine psychologique (incapacité à dormir la nuit). Il est mort d’overdose de médicaments qui l’aidait à dormir… Il est donc normal pour moi qui travaille aux côtés des artistes, de sensibiliser sur la cause. J’ai d’ailleurs eu un artiste que je produisais qui a été interné dans ce service et j’ai vu leur conditions de vie qui se sont malheureusement encore dégradées.

Que peut-on comprendre par : « Je ne suis pas fou, je suis différent » ?

Dès qu’une personne souffre d’une maladie mentale on la traite de fou/folle. Cependant si on prends la peine de les écouter, de les traiter, de les aimer, on se rend compte qu’ils ne sont pas aussi fou/folle qu’on le pense. Une personne en dépression n’est pas folle, elle est malade. Une personne bi-polaire n’est pas folle, elle est malade. Une personne qui a des troubles de la personnalité ou du comportement n’est pas folle, elle est malade. Est ce qu’une personne qui souffre d’un mal de dent on la traite de folle ? À méditer.

Merci à vous Magali Wora de nous avoir éclairé sur votre action caritative. Vous avez peut-être un message à l’endroit des autorités de votre pays, à l’endroit des bonnes volontés, aux parents des ces personnes abandonnées.

L’Etat c’est nous. Mon action n’a pas pour but de me substituer à l’Etat mais plutôt de profiter de ma notoriété pour sensibiliser de nouveau sur les maladies mentales, pour une prise de conscience et si possible une meilleure prise en charge.

Propos recueillis par MTM

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