Marchés publics : les PME Gabonaises victimes de marginalisation disent "Non ! Plus jamais ça !"

17 janvier 20240
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C’est au sein de la plateforme "PMEs Décomplexées" que des PME Gabonaises, à majorité du secteur du BTP et des télécommunications, ont animé récemment un point de presse à Libreville afin de dénoncer les magouilles au sein de l’administration publique qui ne favorisent pas l’éclosion de ces dernières au profit des entreprises étrangères. Une façon de faire qui s’inscrit en faux avec le discours des autorités de la transition qui parle de rendre la dignité aux Gabonais.

La déclaration qui tenait sur trois (3) pages et lu par Anastase Ondo Zogo, président de la plateforme, avait le souci de rappeler le contexte de cette prise de parole en public : "Les autorités de la transition, dans leur Communiqué N° 24 du 25 Octobre 2023, ont décidé de réserver les marchés publics d’une valeur de moins 150 millions aux entreprises gabonaises. C’est une décision que nous avons accueilli avec la plus grande satisfaction. Outre cette décision, elles sont allées plus loin en restaurant la journée comptable et en annonçant la création de la Banque Nationale de Développement. Des décisions fortes qui visent à assurer une meilleure promotion de l’entrepreneuriat nationale".

Des décisions importantes pour la relance du tissu économique national, mais apparemment mal comprises par certains administratifs qui comptent se positionner désormais comme juge et partie, à en croire la plateforme. " Nous constatons que par opportunisme les sociétés créés par les politiciens et la haute administration sont déjà bien positionnées dans certaines administrations dont on se réserve de citer les noms cette fois ci".

"Sachez que le Gabon a changé !" Déclare avec fermeté le président de la plateforme. Simple vue de l’esprit ou véritable réalité ? Si on s’en tient à l’objet du point de presse, il faut croire qu’il y a encore beaucoup à faire pour atteindre ce changement annoncé et espéré de tous. Dans ce tohu-bohu organisé, la plateforme des "PMEs Décomplexées" souhaiterait aussi avoir un intermédiaire privilégié au sein du CTRI pour mieux exprimer ses inquiétudes et aspirations.

"Les politiques et la haute administration ont leur couloir qui mène vers le CTRI et au président de la transition. Nous voulons également avoir le nôtre. Le CTRI a suffisamment fait pour vous à travers vos nominations personnelles, celles de vos femmes et de vos enfants avec les parcs automobiles qui n’ont cessé de croitre pour certains. Mais quand le président de la transition veut s’occuper d’une autre catégorie de gabonais vous voulez encore jouer les premiers rôles".

Encore eux et toujours eux, il faut que cela cesse aux dires de la plateforme qui n’a pas manqué de rappeler les échecs du copinage et du favoritisme dans la gestion de la chose publique. "Nous citerons en exemple les cas de :
 Promo Gabon
 FODEX
 FAGA au sein du Ministère des PME
 L’Opération taxi BGD
 Etc.

Aux autorités de la transition nous disons : ce projet est le nôtre. Et, nous voulons être là du début jusqu’à l’attribution des marchés quitte à nous adjoindre les forces de sécurité pour passer au scanner chaque dossier présenté".

Les PMEs Gabonaises veulent cette fois-ci éviter le pire. Et pour y parvenir, elles proposent entre autres, le non-paiement des impôts et la part patronale sans marché ; l’obligation d’enregistrement de la convention au domaine à coup de centaines de milles et payer de suite aux impôts 1% de la valeur du contrat avant l’aboutissement du dossier.

"Au tribunal de Libreville, au greffe commerciale, l’attestation de non faillite s’est envolé à 50.000 FCFA l’unité dans un service public. Pour participer à certains appels d’offre, vous devez déposer des chèques de garanti". Au tant d’obstacles selon les entrepreneurs locaux que les autorités compétentes devraient revoir.

Les promoteurs des PMEs Gabonaises comptent tout mettre en œuvre pour gagner ce qu’ils voient déjà comme un combat rude. D’où cet appel à adhésion à la plateforme : "C’est ici également l’occasion pour nous d’appeler toutes les autres PME qui se reconnaissent dans notre discours, à nous rejoindre dans ce combat".

DO/MT

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