Malgré que l’aiguille pointe sur 2h de l’après-midi, la chaleur est aussi forte que lorsque le soleil était au zénith. En route pour Tchibanga, nous venons de marquer une escale dans la ville du Docteur Schweitzer. Nous sommes au marché Isaac. Comme dans tous les marchés, chaque commerçant s’occupe de sa marchandise, en jetant de temps à autre le regard sur les passants et surtout sur les étrangers et en espérant recevoir des clients.

Juste devant les boutiques, un jeune homme se tient debout près de trois brouettes pleines de poissons. Parfois, il étale des glaçons sur son produit, sans doute pour le maintenir frais pendant longtemps. Avec ce soleil qui ne se fait pas prier, les produits périssables se dégradent très vite nous a-t-il confié. Le jeune gabonais est un vendeur de carpe. Il nous confirme que le poisson est pêché dans l’Ogooué.
Cette activité lui permet de répondre à ses besoins. Certes parfois les clients sont rares mais cela n’empêche pas qu’il ait toujours un peu de sous dans les poches : « je préfère vendre la carpe au lieu d’aller voler ou faire les crimes rituels comme certains… »

La carpe est un produit très consommé à Lambaréné. Sa réputation a traversé le pays. De nombreux librevillois partent de la capitale le week-end juste pour aller acheter quelques kilos de ce poisson.
Les jeunes gabonais se mettent davantage dans la pratique des petits métiers. Le pays compte de nombreux chômeurs. A Lambaréné, plusieurs jeunes sortis du système scolaire sans qualification sont oisifs. Certains, plus courageux comme ce vendeur, ont décidé de s’affranchir du chômage.

Geroges-Maixent Ntoutoume