LIVRE : Pierre Péan, dans la nasse de Mouguiama Daouda...

9 juillet 20150
Partager

Pierre Péan, le journaliste et écrivain français serait « un excellent écrivain-commerçant ». C’est l’idée générale tirée du livre "Un silure dans la nasse", présenté au public mercredi soir à la chambre de commerce de Libreville. Patrick Mouguiama Daouda, un universitaire gabonais, est l’auteur de cet ouvrage.

Pierre Péan n’aurait respecté ni méthode journalistique ni démarche scientifique pour rédiger "Nouvelles affaires africaines", une de ses œuvres, sortie fin 2014, mettant en cause Ali Bongo Ondimba. Il a fallu six (6) mois à l’universitaire gabonais pour parvenir à cette conclusion qui l’a conduit dans la vie du journaliste français. Le chercheur a affirmé que Péan a une licence en sciences économiques et qu’il était barman lorsqu’il a été introduit dans la sphère du pouvoir gabonais par l’ancien ministre Jean Marc Ekô. Il passa ainsi du bar à attaché de cabinet.

Pour Patrick Mouguiama Daouda, le livre de Péan ne peut être classé dans aucune catégorie littéraire, car il n’obéit à aucune règle. Le journaliste devant aller sur le terrain pour vérifier ses sources d’informations, Pierre Péan se serait limité à des sources orales dont la plupart est décédée. Les seules preuves écrites dont il disposerait sont des coupures de journaux gabonais proches de l’opposition.

Abordant le statut intellectuel de l’homme, l’auteur a déclaré que non seulement l’écrivain français n’aurait plus sa carte de presse depuis 1987 mais il n’a jamais eu un prix octroyé par ses pairs en tant que bon journaliste. Ainsi, pour lui « en résumé, nous sommes en présence d’un excellent écrivain-commerçant, d’un enquêteur controversé et d’un scientifique non reconnu… ».

Après l’exposé, la critique de l’œuvre a été faite par le Dr Luc Pandjo. Ce dernier a relevé que le livre, "Un silure dans la nasse", laisse un sentiment d’inachevé ; vu que l’objet intellectuel de Péan n’a pu être identifié : « de quoi s’agit-il exactement ? » a-t-il questionné. Patrick Mouguiama Daouda, abordant aussi la question de xénophobie qui selon lui, apparaît dans l’œuvre de Péan à travers la mise en cause de « la légion étrangère », des proches collaborateurs de la présidence, originaires d’autres pays, le critique a montré que la Loi gabonaise prévoit que « les migrants ne peuvent se positionner à certains postes qu’à partir d’une certaine génération… »

Patrick Mouguiama Daouda est actuellement enseignant au département des sciences de l’information et de la communication de l’université Omar Bongo, il est aussi un collaborateur d’Ali Bongo Ondimba, le président gabonais.

Georges-Maixent Ntoutoume

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire