C’est samedi dernier en après-midi, au sein de la structure abritant son entreprise de transport au PK8 dans le troisième arrondissement de Libreville que Monsieur Raymond Ndong Sima a tenu à faire son “importante déclaration’’, deux semaines après sa démission officielle du PDG. Bien entendu, la presse et la population ont répondu présent à cette invitation ayant duré deux heures environ.

D’abord, l’intéressé a fait un état de lieu de la situation sociopolitique, mais surtout économique du Gabon. Situation critique dont il ne pouvait rester sans réagir, d’où la publication de son livre critique « Quel renouveau pour le Gabon ? » qui sera suivi de sa démission du PDG le 2 juillet 2015. Parmi les tares qu’il a ainsi évoqué, on énumère la difficulté des jeunes diplômés à trouver de l’emploi ; l’accroissement du chômage avec l’augmentation des licenciements dans les entreprises depuis août 2014, surtout à Libreville et Port-Gentil avec la chute du baril de pétrole ; le pessimisme des populations à assurer leur avenir du fait des problèmes récurrents de salaire ; les grèves incessantes dans presque tous les secteurs, privée comme publique, etc. En somme, « La situation, économique et sociale est mauvaise », a-t-il martelé.

Ensuite, sur la question de son avenir politique, question où l’attendait fermement la population venue nombreuse l’écouter, Raymond Ndong Sima a simplement fait savoir qu’il a l’ambition de créer son propre mouvement « Alliance Patriotique », mais tout en restant ouvert aux partis de l’opposition. Aussi, sa condition pour une éventuelle adhésion à un bloc de l’opposition, notamment au Front, serait que ces derniers règlent au préalable les conflits internes avant qu’un nouveau ne s’y intègre. Position qui pour certains laissent à confusion et le taxeraient même de « pion du pouvoir », pendant que d’autres y trouvent au contraire une « décision réfléchie et responsable ».

Enfin, retenons que RNS n’a nullement parlé de la création d’un parti politique, mais plutôt d’une sorte de plateforme, cercle de réflexion où tous ceux partageant sa vision et voulant émettre des opinions pour le progrès du Gabon sont invités (opposition, majorité, société civile, simple citoyen gabonais). En outre, l’ambition de se porter comme candidat au présidentielle de 2016 n’a non plus été attestée. A lire sa déclaration à travers les lignes, intégralement publiée dans sa page Facebook, le dernier démissionnaire en date du PDG semble vouloir garder le suspens, car des surprises il y en aura certainement.

Alfred Angoué