Gabonews : Ces assises d’information et de sensibilisation ont lieu dans un contexte de crise sociale au Gabon. L’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) qui tenait son assemblée générale a été rejointe par près d’une dizaine des syndicats et centrales syndicales issus d’autres secteurs d’activités pour marquer l’esprit de solidarité qui tend à s’ancrer dans le pays. En effet, la présence des responsables des syndicats tels que le SYPEG (SEEG), SYNEC, Solidarité (Mairie), SYNATIEX (COMILOG), Douane, l’association du Risque médical, MAESA, MOSAAP et la CONASYED confirme la solidarité syndicale que veulent impulser ces partenaires sociaux de l’Etat gabonais. « Les travailleurs disent non à la division » lance Aminata Ondo. « Les autorités ont toujours prôné l’unicité des gabonais, c’est ce que nous faisons à présent » renchérit le chef de fil de l’ONEP.

La problématique de la CNAMGS est un problème transversal. « Nous avions eu des échanges avec nos collègues syndicalistes, qui se sont aperçus qu’ils étaient aussi arnaqués » confie le Secrétaire général de l’ONEP, Paul Aimé Bagafou. Et, nous avons décidé d’unir nos efforts, ajoute-il. Au-delà de la CNAMGS, toutes les questions d’ordre national interpellent les syndicats, à ce qui semble. Ils ont, évidemment compris que la résolution des problèmes qui minent le monde du travail ne viendra, entre autres, que si des actions sont conjuguées.

Aujourd’hui, l’ONEP est placée comme la locomotive du syndicalisme, l’alliance des travailleurs gabonais est désormais une réalité avec cette mobilisation. L’objectif étant la construction d’un rapport de force nécessaire pour contraindre le gouvernement à faire de la gestion de la CNAMGS une gestion participative. « La CNAMGS fonctionne dans une certaine opacité » constate Marcel Libama de la CONASYSED. Les cotisants à l’assurance maladie n’ont pas un droit de regard sur cette gestion, dénonce-t-il. Selon, ces leaders syndicaux, il faut remettre à plat cette nébuleuse qu’est la CNAMGS qui n’assure pas les soins médicaux avec efficacité. De tels dysfonctionnements sont une véritable source de renforcement de solidarité. « Nous devons dépasser nos égos » souhaite le SG de l’ONEP. A long terme, les syndicalistes de tous les secteurs d’activités au Gabon veulent faire reculer le gouvernement devant son indifférence à améliorer les conditions de vie et de travail.

Cette mobilisation autour de l’ONEP pourrait redessiner la carte syndicale gabonaise. « Nous avons un acteur de poids qu’est le syndicat des pétroliers » reconnait Marcel Libama. Si le gouvernement ne révisait pas sa position face aux doléances des travailleurs, des grèves seraient en marche. « Dans les tout-prochains jours, nous lançons une grève illimitée » une annonce de Paul-Aimé Bagafou sous les applaudissements de l’assistance. Car, l’Etat ne répond pas aux cahiers de charges déposés sur la table du gouvernement ; l’ONEP dénonce la situation actuelle de la CNAMGS, l’utilisation abusive de la main d’œuvre étrangère, la non-tenue des engagements depuis la réunion du 16 mars 2013. L’ONEP somment le gouvernement de suspendre le prélèvement de la CNAMGS sur les revenus des travailleurs et, proposer une réflexion sur l’intérêt de cette assurance. Une caisse qui sort présentement de ses objectifs allant jusqu’à offrir des dons de fournitures scolaires. « La CNAMGS est une arnaque à haute échelle » fait remarquer l’ONEP.

Danny Kouélé Tolé