Tôt dans la matinée, la nouvelle est tombée comme un couperet à Bandalungwa (souvent abrégé « Bandal »). Les spéculations sont allées dans tous les sens. Qui a tué le Président du tribunal de grande instance de Kishasa/Gombé, acteur principal du procès dit Kamerhe ?

Pour rappel, Raphaël Yanyi Ovungu, né en 1968, marié et père de trois (03) enfants a présidé les 11 et 25 mai 2020, à la prison centrale de Makala la première et deuxième audience du procès lié au détournement des deniers publics, dans le cadre de l’exécution des projets des 100 premiers jours du Président de la République. Lequel procès met en mal le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, placé en détention préventive depuis le 8 avril 2020.

D’après quelques proches et les autorités policières de Kinshasa, la mort de ce haut magistrat serait survenue de suite d’un malaise qui l’aurait très rapidement conduit à l’hôpital où son décès a été constaté. Toutefois, le cercle familial n’écarte pas l’hypothèse d’un assassinat, donc exige une autopsie afin de lever tout équivoque.
A noter que cette mort qui intervient au moment où le procès s’apprête à connaitre une tournure décisive, n’a pas manqué de provoquer l’ire des jeune du quartier Bandal Bisengo autour de la résidence du défunt. Nul n’était l’intervention de la police pour ramener la sérénité, les choses auraient sans doute tournées autrement.

Renvoyée au 3 juin prochain, la troisième comparution de sieur Kamerhe et ses co-accusés, messieurs Samih Jammal, Directeur général des sociétés Samibo Congo et Husmal , Jeannot Muhima, chargé d’import-export à la Présidence de la République, risque de connaitre un grand rebondissement avec la comparution devant la barre de nombreux témoins, en l’occurrence, l’ancien Ministre du Développement rural Justin Bitakwira, le Gouverneur de la banque centrale Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, Amida Shatur Kamerhe et bien d’autres.

Les trois co-accusés qui n’ont cessé de clamer leur innocence devant le tribunal risquent de voir leur procès s’allonger. Le décès du Président Yanyi aura pour conséquences, la recomposition du tribunal, la reprise des audiences, la lecture des procès verbaux des précédentes audiences avant la poursuite de l’instruction. Mais avant cela, il faudrait bien évidemment avoir fini avec les funérailles du disparu.

Dans tous les cas, ce procès retransmis en direct sur la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC) connaitra des moments plus tendus à la prochaine audience, plus que la précédente s’est achevée par une accusation entre Kamerhe et ses conseils et la République, partie civile. Cette dernière soutenant que le prévenu Kamerhe aurait dit qu’il « mettrait le feu ». Affaire à suivre...

Raîcka MOUNGALA