"LE LANGAGE CODÉ DE 3M" par Philippe César Boutimba Dietha

19 décembre 20210
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La Cour constitutionnelle à notifié au Premier ministre, la suspension du très controversé arrêté n°559/PM du 25 novembre 2021 et les mesures contraignantes imposées. Dans un post sur sa page Facebook, Philippe César Boutimba Dietha fait sa lecture de ce qu’il appelle "Le langage codé de 3M".


Mes chers compatriotes,

Dans le courrier ci-joint adressé au premier ministre, le président de la Cour Constitutionnelle communique les noms des deux gabonais qui ont freiné la puissance publique dans l’exécution des mesures sanitaires contestées par les populations. Jean Valentin Leyama et Geoffroy Foumboula Libeka Makosso n’ont ni mandat politique, ni escorte officielle, mais leur correspondance a mis K.O. le gouvernement de la République pour une durée de 4 semaines. Mais le match commence à peine, ce n’est que le premier round. Les vertiges du pouvoir exécutif ne dureront pas longtemps.

Les Nzèbi disent qu’une côte cassée dans la poitrine de l’éléphant ne le tue pas. Autours de la table du Conseil des ministres, il y a deux experts de la boxe constitutionnelle : Denise Mekamne et Francis Nkea. Ces deux-là guideront forcément les avocats du gouvernement face à ceux du COPIL Citoyen. Mais une chose est sûre : quelle que soit l’issue du match, le pouvoir exécutif sera forcé de revoir sa copie. Les nzèbi disent qu’on ne casse pas les boutons de gale sur un enfant affamé.

1. En attendant le jour des plaidoiries, 3M sous-entend ici que le zèle amer sera sanctionné. Le ministre Mathias Otounga Ossibadjouo est contraint de renoncer à ses demandes d’explication, au risque d’être poursuivi devant les tribunaux par le COPIL Citoyen. Les Nzèbi disent qu’on ne déclenche pas une bagarre au milieu de la forêt. De même, les gendarmes et les policiers doivent annuler les procédures de verbalisation engagées depuis le 15. Sans oublier le COPIL qui doit rembourser les usagers ayant peut-être payé les tests PCR aux tarifs de la discorde. Jusqu’au 15 janvier, chaque dépositaire de l’autorité de l’État, chaque lieu de commerce et chaque banque seront désormais lorgnés par la société civile, avec la bénédiction de notre loi fondamentale. Mais soyons honnêtes, les commerçants n’intéressent pas vraiment le COPIL Citoyen. La vraie cible c’est le pouvoir exécutif. Les nzèbi disent que le chasseur qui traque un éléphant ne tire pas sur les oiseaux.

2. Derrière les mots de 3M, il y a peut-être aussi la remarque très subtile d’une observatrice assidue de la vie politique gabonaise. Jean Valentin Leyama avait culminé comme Directeur de cabinet adjoint du président de la République, jusqu’à ce que (selon la rumeur publique) le "messager intime" guide la main du président pour le virer. Le fils des "baghuli" plia bagages et partit sans s’énerver. Les excuses embarrassées d’un ajévien ne servirent à rien.

L’enseignant déclina la générosité politique de son ancien élève et rentra chez lui. Et au bout de quelques temps, il commença à torpiller les actions du fameux DCPR. Avec son ami Marc Ona Essangui, l’ex-député de la Lebombi Leyou mobilisa des milliers de concitoyens derrière le concept TOUCHE PAS À MA TERRE, pour stopper la vente des titres fonciers de l’État. L’action fut un franc succès, le gouvernement capitula.

Aujourd’hui le même Leyama est une pièce maîtresse du COPIL Citoyen, galvanisant les populations contre les excès de la riposte sanitaire. Ce monsieur est peut-être devenu un adversaire du régime par la faute des zélateurs de la République. Les nzèbi disent que si le batteur est excessivement doué, la peau du tambour finit par crever.

Bitam, le 18 décembre 2021
Philippe César BOUTIMBA DIETHA

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