"Dr Pierre PYEBI OYOUBI pour une conscientisation avant de parler élections 2023"

3 décembre 20210
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Médecin généraliste et sexologue, le Docteur Pierre Pyebi Oyoubi a été formé dans un pays communiste. Il s’est toujours intéressé à la conduite des affaires sociétales et politiques de son pays le Gabon. Il souhaite mener une campagne de conscientisation auprès des Gabonais avant de parler des échéances électorales de 2023.

Bonjour Docteur, vous êtes médecin de formation, un professionnel de la Santé. Vous avez plusieurs cordes à votre arc. Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ?

Bonjour je vous remercie, je suis Dr Pierre PYEBI OYOUBI, Médecin généraliste et sexologue. J’ai été formé dans un pays communiste. Je me suis toujours intéressé à la conduite des affaires sociétales et politiques. Bien que titulaire d’un diplôme de communisme scientifique de Ceausescu, je suis arrivé au Gabon en plein monopartisme, je me suis présenté à Feu Son Excellence El Hadj Omar Bongo qui lui savait mes compétences et les sollicitait quand le besoin se faisait ressentir.

Vous dites être un partisan de la paix, 2009 et 2016 sont encore dans les esprits des Gabonais, que peut-on retenir de ces deux années qui ont davantage déchiré le peuple et que peut-on envisager pour 2023 ?

Oui en effet je suis certes d’une opposition modérée et constructive. Pour ma part, je dirais que l’année électorale 2009 n’avait pas apporté dans sa forme, ainsi dans son fond, de changement structurel. Mais en revanche, 2016 était une année électorale toute particulière où pour une première, le Gabon a été assisté par des observateurs internationaux.

Aussi, notons tout de même que les violences post électorales 2009-2016 étaient-elles croissantes dans leurs exactions et qu’il serait louable de tirer la sonnette d’alarme afin de désamorcer l’échéance électorale de 2023. Pour ma part, il serait souhaitable que les institutions de gestion de crises multiformes soient fonctionnelles. De même, il est envisageable qu’une sensibilisation aboutisse à une conscientisation pour des enjeux électoraux à venir, dans le but q’un apaisement soit mené.

Comment comptez-vous mener cette initiative salutaire qui est celle de conscientiser les populations avant les échéances électorales de 2023 quand nous savons qu’ils ne croient plus au gouvernement et qu’ils se regardent en ennemis prêts à en découdre ?

On ne réinvente pas la roue. Souvenons-nous d’un passé récent, celui de la naissance du multipartisme en 1990 au Gabon, suivi de la mort d’un leader de l’opposition, le Gabon avait connu des violences d’une gravité extrême.
C’est bien des institutions de gestion de crises telles que Les Accords de Paris au niveau international d’une part et d’autre part, l’importance du MoNaSeRe (Mouvement National de Sensibilisation et de Réflexion) au niveau national, sous la conduite de son Président Coordonnateur, qui en son temps, avait entrepris de faire le tour du Gabon pour ramener la Cohésion, la Paix, et l’Amour de la patrie afin de permettre la continuité du débat démocratique.

Les exemples sont légion, mais j’insiste fortement à dire que cette conscientisation doit se faire à tous les niveaux de la chaine de la société, car il faut le dire, la saturation dans ce qui se fait a atteint son paroxysme.

Pour en rester là, je dirai juste que nous n’avons pas de pays de rechange et qu’il serait temps de penser au concept « Gabon d’abord  » car ce pays nous a tout donné.

La gestion du COVID, les grèves au sein de nombreuses administrations, malaise socio-économico-politique, quelle est selon vous, la voix d’issue pour un apaisement, une sortie de crise ?

D’entrée de jeu, je dirais que les Gabonais ont toujours massivement accepté les campagnes vaccinales, mais celle de la Covid-19 est toute particulière. Je trouve que cette méthodologie n’est pas rassurante aussi bien sur la forme administrative que technique, sans oublier les restrictions des libertés fondamentales, les incohérences entre les décisions, les actions et surtout l’obligation vaccinale indirecte qui sont des freins à la prise de conscience populaire.

S’agissant des grèves par ci par là, c’est une expression d’insatisfaction généralisée, le droit de grève est reconnu dans notre pays, qui grève et pourquoi ? Le Médiateur de la République qui devrait avoir l’étoffe nécessaire pour apporter son apaisement est absent. Le premier responsable du gouvernement est inactif. Les grévistes ont besoin d’un interlocuteur rassurant.

Le gouvernement doit écouter les lamentations de tous ses administrés afin de trouver des solutions au risque d’une paralysie des secteurs d’activités. J’insiste encore une fois, en disant au gouvernement de faire une évaluation "éco-po-so", économique politique et sociale des grèves pour apprécier les pertes et bénéfices.

Le pays est sous perfusion. Nous vivons des crises multiformes à tous les niveaux. Nous disposons des solutions, mais j’ai l’impression que cette situation arrange certains hommes politiques qui pratiquent la destruction interne du régime.

Je ne suis pas PDGiste, mais les Gabonais se souviendront toujours du Dialogue Tolérance et Paix . Pendant les grèves, les premiers responsables des administrations en cause doivent dialoguer avec les manifestants. S’il y a mécontentement, c’est qu’il y a eu une insatisfaction quelque part et cela devrait trouver un terrain d’entente.

Merci Docteur Pierre Pieby-Oyoubi de nous avoir accordé de votre temps. Le mot de fin si vous en avez ?

Il convient de dire que tant que nous n’avons pas compris les mécanismes démocratiques dans un ETAT SOUVERAIN, alors considérons que nous ne sommes pas préparés à gérer toutes formes d’élections dans notre pays, car la configuration actuelle ne donne aucune possibilité d’alternance politique. D’où ma proposition serait de penser dès maintenant à un modèle d’alternance « made in Gabon  ».

Je vous remercie !

Propos recueillis par MTM

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