Discours présidentiel - Session extraordinaire de la CEEAC

25 November 20150
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L’allocution prononcée ce mercredi 25 novembre 2015 par S.E.M. Ali Bongo Ondimba à l’occasion de l’ouverture de la Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC.

Monsieur le Président de la république du Congo et chers frères, Monsieur le Vice-Président du Burundi,
Mesdames et messieurs les Représentants des Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire Général de la CEEAC,
Messieurs et Mesdames les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales ;
Monsieur le Représentant de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine ;
Monsieur le Représentant Spécial et Chef du Bureau Régional des Nations unies pour l’Afrique ;
Monsieur le Représentant Spécial de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Chef de la Mission de l’Union Africaine en RCA et en Afrique Centrale(MISAC) ;
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs ;

La présente session se tient conformément à la décision de la 16ème Conférence ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC qui s’est tenue, le 25 mai 2015 à N’Djamena.
En effet, lors de cette Conférence, nous avons pris l’engagement de poursuivre la réflexion en vue de soutenir le processus de stabilisation et de sortie de crise en République Centrafricaine, dans un élan de solidarité avec pour objectif majeur, de consolider la paix et la sécurité dans notre espace communautaire.

Je voudrais rappeler à nouveau, que les pays de la CEEAC se mobilisent sans ménagement depuis maintenant deux décennies autour de la question centrafricaine.
Cette question qui interpelle aussi la Communauté internationale, a fait l’objet de Recommandations lors de la Réunion de Haut niveau sur la République Centrafricaine qui s’est tenue le 1er octobre 2015 à New York, en marge des travaux de la 70ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord, au nom de la CEEAC dont le Gabon assure la Présidence en exercice, exprimer ma profonde gratitude aux délégations qui ont bien voulu prendre part à ce Sommet.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements au Médiateur international, le Président Denis Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo, qui nous honore de sa présence et qui, il faut le souligner, ne ménage aucun effort dans la lourde mission qui lui a été confiée pour la résolution de cette crise.

Mesdames et Messieurs,

La Communauté internationale s’accorde sur le fait que la voie des urnes reste la seule issue envisageable pour régler durablement la crise politique en République Centrafricaine.

C’est pourquoi, nous avons aujourd’hui, la délicate mission d’examiner les voies et moyens pour asseoir le processus électoral en République centrafricaine. A cet effet, il nous faut :

  • valider le nouveau calendrier électoral proposé par les Autorités centrafricaines ;
  • boucler le budget électoral qui accuse un déficit de trois millions six cent trente mille dollars (3 630 000$) ;
  • nous assurer de l’adhésion de toutes les parties prenantes à ce processus de sortie de crise, pour qu’enfin nous puissions envisager sereinement les perspectives post-électorales.

C’est vous dire, toute l’ampleur de la tâche qui nous incombe et l’urgence que nous commande la situation sécuritaire actuelle en RCA.
Comme vous le savez, depuis le mois de septembre dernier, la Capitale centrafricaine et ses environs connaissent un regain de violence, mettant ainsi à mal les avancées positives enregistrées à ce jour dans la conduite de la feuille de route et fragilisant les institutions de la Transition.
Aujourd’hui, de nouvelles opportunités s’offrent à toute la classe politique centrafricaine pour que des élections libres, justes et transparentes se tiennent dans un climat apaisé, que nous souhaitons tous.

Mesdames et Messieurs,
C’est conscient de cet impératif que, en ma qualité de Président en exercice de la CEEAC, je lance à nouveau, un appel aux acteurs politiques centrafricains pour un dialogue et une réconciliation durables.
Ce d’autant plus, que les différents acteurs politiques viennent de prendre un engagement solennel en adoptant un Code de bonne conduite, dans lequel ils acceptent de mener une saine compétition politique et à se soumettre au verdict des urnes.
L’inscription massive des populations à la liste électorale, témoigne de la volonté du peuple centrafricain de sortir définitivement des affres des crises à répétition que vit ce pays, et de leur détermination à amorcer une expérience démocratique inclusive et durable.
C’est pour toutes ces raisons qu’il faut redoubler d’efforts et rester vigilants, au regard des nombreuses menaces qui continuent d’assombrir l’horizon.
Rien ne justifie les appels à une autre transition, que la CEEAC, et nous le soulignons, récuse fermement.
De même que nous condamnons toutes les tentatives de déstabilisation violentes, qui causent tant de victimes innocentes.
Par conséquent, il est impérieux que les autorités de la Transition parlent d’une seule et même voix. Toute dissension au Sommet de l’Etat aurait un impact négatif à un moment critique du processus électoral.

A nos frères et sœurs Centrafricains nous disons donc courage, car l’heure est grave.
Il vous revient d’écouter les forces vives de votre pays qui vous invitent à la tenue d’élections pacifiques et transparentes.
C’est pour moi le lieu de remercier tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui n’ont eu de cesse d’apporter leur soutien multiforme à la République Centrafricaine.
Je saisis également l’opportunité qui m’est offerte, pour réitérer mes remerciements à mon Frère, le Président Denis SASSOU N’GUESSO, Médiateur international dans cette crise, pour les efforts constants et les actions concrètes qu’il a menés pour parvenir à la signature de l’Accord de cessation des hostilités du Forum de Brazzaville et à la poursuite des consultations populaires dans les différentes préfectures du pays.

Mesdames et Messieurs,

Le Sommet extraordinaire qui nous réunit ce jour, nous permettra d’échanger et de mettre en exergue les points sur lesquels nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Afrique Centrale, devrons nous entendre, pour arriver à une solution pérenne à la crise en cours.

Nous devrons, tout particulièrement, nous appesantir sur la nécessité de renouveler notre appui politique à la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine.

De même que nous réitérons notre soutien au Représentant spécial du Secrétaire général afin que le Conseil de Sécurité des Nations Unies dote la MINUSCA de tous les moyens dont elle a besoin et, si nécessaire, renforcer son mandat, pour lui permettre de remplir plus effectivement sa complexe mission dans un environnement volatile.
Enfin, nous devrons aussi identifier ensemble les perspectives post-électorales devant conduire à la reconstruction et la stabilisation du pays pour rompre une fois pour tout le cycle de la violence politique.

Je suis convaincu que la sagesse africaine, l’esprit de solidarité régionale, le vouloir vivre ensemble des centrafricains, et notre détermination triompheront, pour l’avènement d’une République Centrafricaine réconciliée et prospère.
Sur ce, je déclare ouverts, les travaux de ce Sommet extraordinaire de la CEEAC sur la République centrafricaine.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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