GABON / POLITIQUE : COMMUNIQUE DE PRESSE DU RPM

25 juillet 20200
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COMMUNIQUE DE PRESSE DU RASSEMBLEMENT POUR LA PATRIE ET LA MODERNITE (RPM)

Le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) a pris connaissance de la nomination, le 16 juillet 2020, de Madame Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA au poste de Premier Ministre, Chef du Gouvernement et la formation, le 17 juillet 2020, d’un nouveau Gouvernement marqué par la reconduction de plusieurs Ministres ainsi que le retour d’autres, dont certains étaient aux premières loges lors du coup d’état militaro électoral d’août 2016.

Au-delà de la nomination d’une femme à la Primature, qui apparaît comme la dernière trouvaille du pouvoir pour masquer le bilan calamiteux d’Ali Bongo au sommet de l’Etat depuis onze (11) ans, il n’y a rien à attendre de cet énième changement à la tête du Gouvernement. En effet, après avoir usé cinq (5) Premiers Ministres en onze (11) ans, soit en moyenne un (1) tous les deux (2)ans, le régime, à bout de souffle, n’a d’autre issue que de se raccrocher à des mesures en trompe l’œil comme la promotion d’une femme pour tenter de gagner la sympathie du plus grand nombre de Gabonaises et de Gabonais. Comme si cette simple promotion suffit, à elle seule, pour résoudre la crise multiforme dans laquelle se débat le Gabon depuis plus d’une décennie ; crise qui se traduit par un grave recul de notre pays dans tous les domaines. 

En réalité, le problème du Gabon c’est d’abord, à l’origine Ali Bongo lui-même, sa conception du pouvoir, son manque de vision et sa propension à la démagogie. Il a expressément fait modifier à plusieurs reprises la Constitution pour concentrer tous les pouvoirs entre ses mains afin d’assouvir ses desseins autocratiques et ses relents monarchistes.

Le problème du Gabon c’est aussi son entourage familial immédiat qui s’est persuadé de gérer le Gabon en marge de la Constitution.
Sous le règne d’Ali Bongo et les siens, la force prime sur le droit et la souveraineté du peuple n’est qu’un vain mot. Les droits fondamentaux et les libertés individuelles n’ont jamais été aussi massivement violés. Les réunions publiques et les manifestations de l’opposition sont systématiquement interdites ou brutalement réprimées. Ils ne conçoivent la justice qu’aux ordres et à leur service. Tous les autres pouvoirs constitutionnels doivent leur être subordonnés et l’idée de contre-pouvoirs les révulse.

Après avoir fait miroiter aux Gabonais un Gabon émergent à l’an 2025 et annoncé des projets aussi mirobolants les uns que les autres, dont la plupart n’ont jamais été concrétisés, alors que l’Etat disposait d’énormes moyens financiers, allègrement détournés par ses affidés, nos concitoyens demeurent confrontés à la non- satisfaction de leurs besoins élémentaires à savoir : l’accès à l’eau et à l’électricité, à un système de santé de qualité dont la pandémie du coronavirus est venu souligner l’extrême faiblesse, à un système scolaire et universitaire adapté aux défis du moment, aujourd’hui complètement déstructuré, à un logement décent, à un emploi notamment pour les jeunes, en proie à un chômage massif, à un réseau routier praticable, en toute saison, sur l’ensemble du territoire, à des revenus permettant à chacun de vivre dignement.

Toutes ces attentes et beaucoup d’autres, sont loin d’être nouvelles. Elles ne sont pourtant pas satisfaites malgré la présence de Premiers Ministres, dont certains qualifiés par Ali Bongo lui-même de « perle rare », ainsi que la succession de plus de dix (10) gouvernements, depuis 2009.

Le RPM voudrait donc attirer l’attention de nos compatriotes, qu’ils n’ont rien à attendre de ce gouvernement et du nouveau Premier Ministre, fût- elle une femme, qui ne sera qu’un faire-valoir de plus, comme tous les autres qui l’ont précédé, à qui on fera porter le chapeau et qui sera à son tour, le moment venu, remercié sans aucun ménagement.
C’est dans ce contexte qu’il y a également lieu de constater le recul des libertés publiques hautement acquises par les gabonais depuis le retour au multipartisme.
Ainsi l’article 267 du nouveau code pénal punit-il de peines de prison, quiconque émettra des doutes sur la filiation d’autrui. Le RPM se demande ce que cache réellement cette disposition répressive d’un autre temps.

Par ailleurs, ce recul des libertés, jadis circonscrit à l’action politique et syndicale vient de s’inviter sur le terrain religieux. De même, le nouveau code pénal, dans son article 221, expose-t-il les ministres des cultes à des poursuites judiciaires pour délit d’opinion lors de leurs sermons. C’est dans la même veine que l’on observe le maintien de la fermeture des églises, des temples et des mosquées alors qu’il est possible d’adopter un protocole sanitaire à l’exemple des dispositifs spécifiques déjà observés dans d’autres secteurs d’activités. On comprend aisément ici qu’on cherche à maintenir le plus longtemps possible les religieux dans le silence.
C’est pourquoi le RPM associe sa voix à tous ceux qui réclament l’ouverture immédiate des lieux de cultes.

Dans un dernier registre enfin, le RPM réitère son opposition à l’adoption, sans un large débat au sein de la société, de la dépénalisation de l’homosexualité et salue l’initiative prise par Monsieur Guy Nzouba Ndama, Président du Parti les Démocrates, de lancer une pétition nationale qui permettra d’évaluer l’état d’esprit de nos compatriotes sur un sujet sociétal aussi sensible.

Fait à Libreville, le 25 juillet 2020
Le Secrétaire Exécutif

Faustin Laurent BILIE BI ESSONE

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